Raoul
RADAS
Oh ! et puis Zut !
Mais Raoul n'aime pas la campagne !
C'est Paul, le frère aîné, qui intervient cette fois-ci. Paul est officier des Haras, avant d'en devenir plus tard Inspecteur Général et d'être décoré de la Légion d'Honneur. À cette époque, il vit à Compiègne (Oise) dans un haras extrêmement chic où le divertissement reste encore la chasse au faucon. Il y fréquente notamment
le comte de Songeons* (René-Louis-Marie Personne de Songeons), personnage très important qui possède entre autre une propriété à Ambenay, en Normandie. Ce dernier confie à Paul son embarras, car depuis peu il n'a plus de locataire dans la propriété. Il y a une exploitation agricole à s'occuper et il est très difficile de trouver des nouveaux exploitants de confiance.
Paul songe à Raoul qui s'est formé à l'élevage du mouton quelques années auparavant et se dit alors : “C'est une affaire pour mon frère”.
C'est ainsi que le jeune couple s'installe au
Château de Transières à Ambenay* (Eure - Basse-Normandie, aux environs de l'Aigle), dans un domaine de 250 hectares. Et les ennuis arrivent vite. Il n'y a pas d'eau, pas d'électricité, pas de chauffage. Le château se trouve un peu au fond de la vallée de la Risle. Le brouillard tombe vite. Il faut monter environ 500 mètres à la ferme sur le plateau pour y trouver l'eau et la ramener dans des seaux.
En 1912, Yvonne accouche d'un enfant, Yves, qui ne pouvant recevoir les soins d'un médecin rapidement, mourra trois jours plus tard... Le ton monte avec le comte de Songeons, qui ne fait rien pour les aider. Raoul lui envoie lettres recommandées sur lettres recommandées. Monsieur Songeons devenu maire de Rugles, la commune dont dépend Ambenay, s'est vu un jour poursuivi par Raoul en sortie de séance de la Mairie. Raoul, un peu taquin, lui aurait même pincé le fessier ! Il va même jusqu'à se présenter face à lui aux prochaines élections municipales.
Le 27 octobre 1913, Yvonne met au monde Michel. Comme l'exploitation ne fait pas vivre la famille, Raoul a l'idée d'installer une petite usine pour la fabrication de gélatine, une sorte de colle pour les cordages, avec son ami Louis Giraut déjà dans le métier. En marge du château, il y a un bâtiment vide qu'ils réquisitionnent pour monter leurs ateliers. Et comme cette usine ne rapporte pas suffisamment, ils se mettent à faire de l'outillage. Et pendant ce temps là, c'est le père de Raoul qui finance ! Quant à Albert Liébaut, il trouve que ce n'est pas une vie pour sa fille qui cependant fait preuve de beaucoup de cran et de dynamisme.
Modifié le 04/01/2013