Ceci est une histoire d'aventure, d'amour et de tragédie. Elle commence en 1776 en Martinique avec la naissance de Jean-François-Marie, le fils de Jean-Baptiste De L'Horme. Elle continue en France, en Italie, au Danemark et en Angleterre lorsque l'Europe était en plein tumulte.
Jean-François-Marie nait le 27 juillet 1776 à Saint Pierre en Martinique, mais ne sera baptisé que neuf mois plus tard le 27 avril 1777. Il est le 3ème enfant de Jean-Baptiste de L'Horme, un des plus gros négociant de Martinique. Sa mère, Marthe-Louise Arbousset-Camille était veuve et avait déjà un grand fils de quatorze ans Jacques-Ambroise Lalanne-Dufonds lorsqu'elle épouse Jean-Baptiste de L'Horme.
La famille de L'Horme, originaire de Lyon, était basée à Saint Pierre, la capitale de la Martinique, le Paris des Antilles. Ces membres possédaient des domaines énormes et étaient alliés avec les Du Buc, une des familles les plus puissantes lors de l'occupation française de l'île. Jean-Baptiste avait participé, grâce à sa fortune, au sauvetage financier de la Guadeloupe, après l'ouragan dévastateur de 1776. En retour on lui avait attribué le titre de noblesse qu'il espérait transmettre à son fils ainé, Louis, mais cet enfant est mort à l'âge de cinq ans seulement. C'est donc Jean-François-Marie qui en hérita.
En 1782, les deux enfants, Jean-François-Marie et Jeanne-Marie-Joséphine sont envoyés en France, à Lyon chez leur oncle Jean-Nicolas de L'Horme pour y être éduqués. Mais, le destin frappe encore la famille quand la mère des enfants, Marthe, décède le 2 mars 1783, Jean-François-Marie avait seulement sept ans, sa sœur neuf ans. Le seul choix de Jean Baptiste a été de laisser son frère, Pierre, diriger ses affaires en Martinique et de retourner à Lyon pour être près de ses enfants. Il s'est installé dans une maison de la Place Bellecour, maison qui est devenu plus tard,
l'hôtel de l'Europe*, et il a repris sa vie dans la société Lyonnaise. Il traitait ses nombreuses affaires sur les quais de Saône et du Rhône. La vie aurait pu suivre son cours quand la tragédie frappe une nouvelle fois, Jean-Baptiste meurt soudainement le 7 février 1785, sur le Quai des Feuillants, laissant ses deux enfants survivants sous la tutelle de leur oncle, Jean-Nicolas De L'Horme, qui décède, lui aussi, la même année le 22 décembre.
C'est alors Barthélemy, le fils aîné de Jean-Nicolas, qui devient à l'âge de vingt cinq ans le tuteur de Jean-François-Marie et de sa sœur, Jeanne. Barthélemy était très protecteur avec ses cousins et tous les 3 étaient très proches. Quand Jeanne eut seize ans elle s'est mariée avec Barthélemy dans la Chapelle Saint Thomas de Fourvière.
Jean-François-Marie, dès son arrivée en France a été admis dans le pensionnat militaire d'Ecully. Là, il a appris l'équitation et la stratégie de la guerre, et tout ce dont il aurait besoin pour sa future carrière d'officier Hussard. Mais il y avait aussi un côté plus doux à son caractère. Il aimait dessiner et jouer du violon et il a développé un amour des langues, une habileté qui l'aiderait sa vie entière. A seize ans, il a été affecté à la garnison de Vienne, 32 kilomètres au sud de Lyon. A l'âge de dix-huit ans ses perspectives étaient excellentes, mais après une très grave chute, il a dû démissionner.
Obligé de changer de carrière, il entre dans le secteur bancaire. C'est ainsi qu'à vingt-deux ans il rencontre, puis se fiance à
Jeanne-Marie-Louise Régny, dite Jenny*, une des filles
d'Alexis-Antoine Régny*.
Alexis-Antoine Régny est le trésorier de Lyon, très riche, en plus de son domaine à la campagne, il possédait un magnifique appartement de 700 m² rue Puits Gaillot, une rue qui donne place des Terreaux, commode pour la bourse et pour le commerce.
À vingt ans Jeanne Régny paraissait délicate et douce tandis que Jean-François-Marie affichait un air de confiance calme. Avec la bénédiction d'Alexis le couple semblait destiné à un avenir brillant. Le 17 juin 1798 ils se marient à Lyon. Pour l'occasion, Alexis Régny a commandé un portrait du couple heureux par un artiste prometteur, Fleury François Richard, qui plus tard a réalisé des œuvres nationales.