Lettre à Louis-Philippe

Ecrit par Jean-François-Marie de L'horme de L'Ile, Paris le 15 juillet 1814.
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A Son Altesse Royale, Monsieur.
(Recommandé très particulièrement par Monsieur à monsieur le comte Dupont).

Monseigneur,

J'ai l'honneur de supplier Votre Altesse Royale de vouloir bien de rappeler qu'elle avait daigné accepter mes services au mois de janvier dernier lorsqu'en partant pour le Continent elle avait eu l'intention de se rendre directement à Lyon où l'on avait jugé que je pourrais être utile.

M. le Comte de Blacas, en me faisant part de la décision de Votre Altesse Royale, me dit d'attendre les nouveaux ordres qu'elle daignerait transmettre aussitôt après son arrivée en hollande.

Depuis cette époque, je n'ai cessé de solliciter M. le Comte de Blacas pour qu'il me fut permis de me rendre auprès de Votre Altesse Royale et si les chances de la guerre vous avaient permis de vous rendre à Lyon, il est certain, Monseigneur, que j'aurais eu le bonheur d'y aller recevoir les ordres de Votre Altesse Royale.

Je vous supplie, Monseigneur, de vouloir bien vous rappeler encore, qu'à l'époque où j'acceptais la Mission Honorable et importante dont Sa Majesté avait daigné me charger j'exposais à la confiscation, les biens que j'ai en France, ma vie même eut été sacrifiée à la Vengeance de Bonaparte, si je fusse tombé entre ses mains et si ma Patrie n'eut pas été délivrée de sa tyrannie.

A l'époque où je quittais la France (il y a 3 ans) j'exerçais depuis plusieurs années à Lyon, la place de Commandant d'infanterie de la garde d'honneur avec la grade de Lieutenant Colonel. J'avais été politiquement forcé d'accepter ce poste à raison du rang que j'occupais à Lyon dans la Société et de quelques années de service dans l'armée.

Lorsque Bonaparte forma 4 régiments de gardes d'honneur, je remis plusieurs fois avis à Londres de me rendre de France pour être compris, selon mon grade dans la formation de ces corps. Si j'avais obéi à cet appel, j'aurais été indubitablement employé dans le grade de chef d'escadron. J'ose espérer que mon dévouement n'aura pu me nuire et que Votre Altesse Royale daignera me donner une preuve de sa bienveillance et de sa justice, en me faisant accorder le grade et le titre de Chef d'Escadron à la suite de L'armée ou de Lieutenant Colonel à la suite du régiment de La Martinique.

Par cette faveur signalée que ne coûtera rien à l'Etat, je recevrai l'assurance consolante que Votre Altesse Royale n'oublie jamais ceux qui dans des temps moins heureux ont signalé leur zèle pour la bonne cause.

Je supplie Votre Altesse Royale de recevoir ma demande avec cette même bonté qui l'a toujours caractérisé et d'accepter l'hommage du profond respect avec lequel j'ai l'honneur d'être.

Monseigneur,
de Votre Altesse Royale
le très humble & très obéissant serviteur,
De L'horme de L'Ile
Paris le 15 juillet 1814.

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Je me propose de prendre pour aide de camp Colonial, Monsieur de L'Horme. La connaissance qu'il a de la Colonie qui m'est confiée, joint à des moyens qu'il a dans plusieurs rapports, me font désirer ardemment qu'il obtienne la grace qu'il sollicite.
Le Comte de Vaugiraud

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N. B (Nota Bene)
à cette pétition, est joint un certificat  ???? de Lieutenant colonel de la garde d'honneur de Lyon.